Crapaudromes et crapauducs en IDF



Grâce à l’action de nombreux bénévoles, des Parcs Naturels Régionaux, des associations et des collectivités, des dispositifs de sauvetage des amphibiens existent déjà sur plusieurs sites d’Île-de-France. On distingue deux types de dispositifs : les dispositifs temporaires (crapaudromes) et les dispositifs permanents (crapauducs).

Les crapaudromes sont constitués d'une barrière en plastique tendues le long des routes pour empêcher les amphibiens de traverser et les diriger vers des seaux. Ils nécessitent une main d’œuvre importante : il faut venir chaque matin relevé les amphibiens tombés dans les seaux et les relâcher de l’autre côté de la route.

Les crapauducs sont des aménagements pérennes, permettant aux amphibiens de passer sous la route par des tunnels. Il nécessite une ingénierie très pointue : comment inciter les animaux à traverser dans les tunnels, alors qu’ils peuvent passer au-dessus, sur la route, à l’air libre ?

Savez-vous ont été recensés les plus gros effectifs d’amphibiens en migration nocturne en Île-de-France ? …

… Aux portes de Paris, en forêt de Meudon. Ici, le long de la route qui sépare la forêt de l’étang d’Ursine, pas moins de 26 852 Crapauds communs et 1 263 Grenouilles rousses ont été dénombrés en 2001. Pas de dispositif ici, mais depuis 2001 : la route est simplement fermée à la circulation pendant la période de migration, grâce aux actions communes d’Ursine Nature et de l’ONFDans le même massif, la route forestière des étangs de Meudon et Villebon est également fermée pendant cette période, car on y observe quelques centaines de crapauds supplémentaires.

Le second site majeur est celui qui borde la réserve naturelle régionale du marais de Larchant (77), dans le PNR du Gâtinais. Chaque année, environ 15000 amphibiens transitent par le crapaudrome dans les deux sens, en grande majorité des Crapauds communs. En 2008, une année record a permis d’intercepter pas moins de 28000 amphibiens, en faisant l’un des 10 sites les plus importants de France ! Depuis 2003, un crapaudrome était installé chaque printemps sur le site, mais en 2011, un crapauduc a été construit.

Le troisième site majeur se trouve à  Guiperreux (78). Suivi par le CERF (avec la collaboration de la SPA) depuis 2006, il est en général traversé par 8000 amphibiens, jusqu’à 12000 certaines années. Il s’agit du premier site francilien pour le Triton palmé (jusqu’à 2700 en 2008). Aucun dispositif permanent n’a été installé à ce jour mais un crapaudrome est installé de février à avril depuis plus de 10 ans.

Le quatrième site majeur se situe également dans le massif de Rambouillet, sur la commune d’Auffargis (78), derrière les Vaux de Cernay. Pilote en Île-de-France, un crapaudrome y existe depuis… 1994, grâce au suivi du PNR Vallée de Chevreuse et de nombreux bénévoles ! Environ 6000 amphibiens sont sauvés chaque printemps dans le crapaudrome pendant la migration aller (et presque autant au retour).

Le cinquième est celui de Sorques (77), suivi par Ph. Lustrat depuis 1991 : un crapauduc a été mis en place en 1995 mais, depuis l'an 2000, un crapaudrome vient étendre le dispositif, suivi par le département de Seine-et-Marne. Il est estimé que la moitié des effectifs totaux (3000 sur 6000) transitent par le crapauduc, la portion de route traversée étant assez étendue.

Enfin, depuis 2014, un autre site important fait l'objet d'opérations de sauvetage, à Bouville (91), et permet le franchissement d'environ 5000 Crapauds.

On connaît d'autres sites munis de dispositifs de sauvetage :

  Croissy-Beaubourg (77), suivi par l’association RENARD depuis 2004 : environ 3000 individus par printemps sont sauvés par le crapaudrome.

  Condé-sur-Vesgres (78), l'association Atena 78 met en place un crapaudrome en 2010 et 2011 (environ 1000 individus l'utilisent tous les ans) puis un crapauduc en 2012.

  Gambais (78), à l’étang des Bruyères, suivi depuis 2009 par diverses structures (PNR haute Vallée de Chevreuse, Atena 78, CERF, SPA, Naturabios, commune de Gambais, élèves du CHEP du Tremblay sur Mauldre élèves du CHEP du Tremblay sur Mauldre ). En 2009, environ 800 individus étaient sauvés par ce dispositif, et en 2016, ce sont 1800 individus qui ont été transportés de l'autre côté de la route (85% de Crapauds communs, 12% de tritons)

  Châtres (77), le long de la RN 36, suivi par la Pie Verte Bio depuis 1990 : environ 1000 individus par printemps sauvés dans les rigoles d’écoulement des eaux.

  Saint-Nom-la-Bretèche (78), le long d’une route communale, suivi par l’Association des Amis de la forêt de Saint Germain et de Marly depuis l’an 2000 : environ 2000 amphibiens par printemps dans un crapaudrome mais il a été remplacé par un crapauduc en 2009.

   Asnières-sur-Oise (95), un crapaudrome a été installé en depuis 2005 le long de l’étang du Grand Vivier par l’association « Sauvegarde Asnières-Baillon » : environ 1500 amphibiens par printemps échappent au risque de traverser la route.

  Sainte-Mesme (91), un crapauduc a été installé en 2003 afin de remplacer le crapaudrome mis en place chaque année depuis 1997.

- à Ormoy-la-rivière (91), deux crapaudromes ont été mis en place en 2012 qui a permis de sauvés près de 200 Crapaud commun sur la  D49, l'autre sur la  route communale. Ces crapaudromes seront mis en place de nouveau en 2013.

- à  Dourdan (91), le Conseil Général de l'Essonne suit le passage des amphibiens sous la D116.

- Au  Val Saint Germain (91), l'installation d'un crapaudrome permet à Natureessonne, avec l'aide du Conseil Général de l'Essonne, de suivre les migrations d'amphibiens.

- A la frontière entre  Fosses et Marly-la-ville, ainsi qu'à Bellefontaine Les Amis de la Terre du Val d'Ysieux font traverser manuellement les amphibiens en soirée durant la période de migration.

- enfin, en forêt de Sénart (91), la route des Beausserons, entre Etiolles et Brunoy est fermée au printemps pour permettre la migration des amphibiens. Mais le problème perdure sur la N6 voisine, et un crapauduc est en cours de construction au niveau de la Croix de Villeroy